Syrie : unité des luttes pour la liberté et la démocratie

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Kobané, la ville kurde du nord de la Syrie, résiste depuis plus d’un mois à l’offensive sauvage du groupe réactionnaire de l’EI (État islamique). D’une position défensive, les combattantEs des YPG (Unités de protection du peuple) et quelques bataillons de l’ASL (Armée syrienne libre) sont passés à l’offensive, chassant les troupes de l’EI de quelques quartiers de la ville tombés aux mains de ces derniers lors des combats de la semaine passée.

Les YPG, ainsi que l’administration américaine, ont annoncé le largage d’armes et munitions sur Kobané le lundi 20 octobre. Continue reading

Kobani, la question Kurde et la Révolution Syrienne, un destin commun

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La ville à majorité kurde de Kobani en Syrie est sous la menace directe depuis plusieurs semaines de l’Etat Islamique (EI). Depuis le début de l’offensive de l’EI le 16 septembre 2014, plus de 550 personnes sont mortes, dont 298 militants de l’EI, 236 combattant-es kurdes et une vingtaine de civils. Plus de 12 000 civils sont encore dans certaines parties de la ville de Kobani, tandis que depuis le début de l’offensive de l’EI sur la ville de Kobani et les villages avoisinants a provoqué le départ forcé d’environ 200 000 personnes.

La ville serait d’ailleurs tombée depuis longtemps si cela n’avait été pour la résistance organisée par le parti Union démocratique kurde (YPD qui est lié au PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), et ses forces militaires, les Unités de protection du peuple (YPG), et également de la participation active d’au moins trois bataillons de combattants arabes présents dans la ville : bataillon « révolutionnaire de Al Raqqa », bataillon « Soleil du nord » et bataillon de « Jirablis ». Le 4 octobre, l’Armée syrienne libre avait aussi décidé l’envoi de mille combattants pour défendre Kobani.

La ville de Kobani a un aspect stratégique pour l’EI. Tout d’abord la ville se trouve entre les villes de Cerablus et Tell Abyad sous occupation de l’EI et sa capture permettrait de relier cette zoneet ensuite la ville constitue un point de passage vers la Turquie que l’EI voudrait occuper. Continue reading

Non aux bombardements de la coalition américano-saoudienne. Oui à une aide sans conditions aux démocrates syriens et au peuple kurde

En réponse à l’expansion de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie (EI), courant septembre, une coalition internationale s’est formée sous la direction des USA, avec la collaboration des Etats les plus autoritaires et inégalitaires de la région (Arabie Saoudite, Qatar, Emirats Arabes Unis, etc.), pour bombarder l’Irak et la Syrie, avec le soutien de Bagdad et celui, plus tacite, de Damas. Premières cibles visées : les installations de pétrole et de gaz contrôlées par l’EI, qui lui permettaient d’engranger plus de 3 millions de dollars par jour.

Les bombardements de la coalition ne se limitent pas à l’EI et à d’autres djihadistes, comme Jabhat al Nusra (Al-Qaïda en Syrie), mais atteignent des civils et des installations indispensables aux populations : production électrique, silos de blé, etc. Pendant ce temps, l’EI a attaqué Kobani (Ain el Arab) et ses environs, au Nord-Est de la Syrie, occupant 67 villages et provoquant l’exode de plus de 160 000 vers la Turquie. Or cette agression n’a été freinée que par la résistance du PKK (le parti des travailleurs du Kurdistan), qui n’a reçu au début aucun appui de la coalition.

Cette intervention « anti-terroriste » frappe indistinctement djihadistes, infrastructures civiles et ha­bi­tant·e·s, c’est pourquoi elle risque de renforcer le crédit de ces groupes qui vont en profiter pour se présenter comme seuls opposants à Assad et à l’impérialisme, cachant leur nature antidémocratique et sectaire. Les puissances occidentales et les régimes les plus conservateurs du Moyen-Orient, emmenés par l’Arabie Saoudite, essaient ainsi de rétablir leur hégémonie sur la région. De leur côté, l’Iran et la Russie saluent cette intervention, même s’ils se méfient de la coalition mise en place autour des USA. Les rivalités entre impérialistes et entre Etats voisins s’estompent, lorsque la stabilité de leur système de domination global semble menacé, ce qui prouve la futilité des analyses en termes de deux camps opposés.

Le régime Assad a accueilli ces bombardements comme un soulagement, puisqu’il voit en eux le moyen de retrouver une « légitimité » à l’Ouest, dans le cadre d’une alliance contre le terrorisme. On rappellera qu’il n’a commencé à cibler l’EI qu’à partir de la mi-août 2014, alors qu’auparavant il réservait ses attaques aux zones occupées par l’Armée Syrienne Libre (ASL) et les comités populaires. Cette donnée était connue de tous : des groupes islamistes qui en ont profité, mais aussi des forces de l’Opposition armée syrienne, de l’ASL, et de nombre d’organisations populaires pro-­révolution, qui considèrent pourtant ces nouveaux bombardements comme une violation de la souveraineté syrienne, et craignent qu’ils ne visent à mettre fin au processus révolutionnaire pour bétonner un ordre injuste et autoritaire à peine replâtré. Cette nouvelle intervention étrangère bénéficie avant tout aux forces principales de la contre-révolution : les régimes autoritaires et/ou confessionnels de Damas et de Bagdad, l’islam politique réactionnaire, les pétromonarchies du Golfe, l’Iran et les grandes puissances impérialistes, avant tout les USA, l’UE et la Russie.

Comment croire que l’on peut vaincre l’EI et ses semblables avec les moyens mêmes qui les ont engendrés? Ne sont-ils pas la conséquence, à la fois des régimes criminels de Assad, Saddam, al-Maliki, etc.), qui ont joué sur les divisions religieuses et ethniques pour diviser les populations, mais aussi de l’ingérence impérialiste (US, russe) et des puissance régionales (Arabie Saoudite, Qatar, Turquie et Iran). En réalité, cette nouvelle coalition n’a pas pour objectif de renverser le régime assassin d’Assad. Tout au plus vise-t-elle à le remanier en l’associant aux secteurs pro-occidentaux de l’opposition syrienne, liés aux monarchies du Golfe.

Une banderole brandie par un manifestant d’Alep le disait ré­cemment : « La folie est de faire la même chose encore et encore et d’espérer des résultats différents (Albert Einstein), avec en dessous : Afghanistan 2001, Irak 2003, Syrie 2014 ». Encore des bombardements étrangers, alors que la solution est sociale et politique, qu’elle est au sol et qu’elle est entre les mains des peuples et des forces progressistes de la région (Syrie, Irak), dont les démocrates syriens et les organisations kurdes (alors que le PKK figure toujours sur les listes de terroristes des USA et de l’UE). Ce sont elles qu’il faut aider à se regrouper et qu’il faut soutenir par tous les moyens, sans conditions politiques, pour renforcer leur potentiel d’autodéfense populaire autour des objectifs de base de la révolution: démocratie, justice sociale et égalité. De notre côté, mobilisons-nous pour ouvrir nos frontières aux victimes de cette barbarie, en particulier aux bles­sé·e·s, qui cherchent à se réfugier en Europe et en Suisse.

Jean Batou & Joseph Daher

Article publié dans le journal solidaritéS: http://www.solidarites.ch/common/activites/100-non-aux-bombardements-de-la-coalition-americano-saoudienne-oui-a-une-aide-sans-conditions-aux-democrates-syriens-et-au-peuple-kurde#sthash.Ff4FkmRC.dpuf

Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie: Position sur les bombardement de la coalition internationale dirigée par les USA

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Les avions américains ont aujourd’hui bombardé des positions de Daech (aussi connu sous le nom de l’Etat Islamique), Jabhat al Nusra ( la branche d’Al Qaeda en Syrie) et Ahrar Sham. Ces bombardements ont eu lieu, selon certaines sources, avec la participation des régimes réactionnaires arabes alliés des Etats Unis, qui mènent la contre révolution au niveau régional.

Nous rejetons ces bombardements, malgré le fait que nous avons appelé depuis le début de l’avènement des groupes réactionnaires (Daech, Jabhat al Nusra et autres) à s’y opposer car ils sont hostiles à la révolution populaire. Nous avons pris cette position ferme, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui considèrent ces groupes réactionnaires en toute sottise et immoralité comme des composantes de la révolution.

Nous nous opposons donc et condamnons ces bombardements et cette intervention militaire impérialiste en Syrie and nous appelons à y faire face, à la différence des diverses parties de l’opposition libérales liées à la Conseil national syrien et à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution qui ont salué ces bombardements.

La raison pour laquelle nous nous opposons à cette intervention impérialiste est parce que les objectifs ne sont pas de soutenir le peuple syrien dans leur révolution, mais de restaurer une domination impérialiste des pays de la région après que les révoltes populaires, toujours en cours, ont ébranlé cette domination.

Daech et les forces jihadistes sont le résultat des interventions militaires impérialistes et de la brutalité et de la corruption des régimes despotiques.

Face à la multiplication des ennemis agissant contre la révolution du peuple syrien, nous pensons que seul les masses organisées et conscientes dirigées par une véritable direction révolutionnaire sont capables de vaincre les forces réactionnaires hostiles à la révolution, de vaincre le régime autoritaire, et de vaincre l’intervention impérialiste.

Non à Washington et ses alliés

Non à Moscou et ses alliés

Non à Daech et aux forces contre révolutionnaires, non au régime autoritaire,

Vive l’unité et la lute des travailleurs et des opprimés partout à travers le monde

Tout le pouvoir et richesse au peuple

Le Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie

23 septembre 2014