Dans cet article publié en aout dernier Joseph Daher, analyse les tentatives de discréditer la contribution des laïcs syriens et syriennes à la révolution syrienne débutée en 2011. L’article offre également une perspective historique sur la signification du terme de laïcité et sur la manière dont le concept a été utilisé et instrumentalisé dans la bataille pour façonner l’avenir de la Syrie.
Publié il y a quelques mois en anglais et en arabe, cet article conserve une actualité, particulièrement après l’assassinat de deux figures de la révolution démocratique syrienne, Raed Fares et Hamoud Junaid dans la région d’Idlib par des hommes masqués, probablement membres du mouvement salafiste jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (anciennement Jabhat al-Nusra, ex Al-Qaïda). Cette organisation jihadiste avait été défendue par certains secteurs de l’opposition, et des chercheurs y compris, comme une « force révolutionnaire » ou pouvant être incluse dans les rangs de l’opposition.
Cela repose la question des alliances politiques dans le cadre de toute lutte, mais surtout du type de projet de société à défendre. Plus généralement l’assassinat de deux militants démocrates syriens montre à nouveau que les mouvements fondamentalistes religieux forment, avec les régimes despotiques, l’autre face de la contre-révolution. Comme l’avait dit Fares lui même : « La vérité est que les Syriens sont victimes de deux formes de terrorisme : le terrorisme d’Assad et celui de l’État islamique et d’autres extrémistes ».
La première partie de cet article examine le rôle des laïcs et de la laïcité dans le soulèvement populaire syrien mais aussi la manière de définir la laïcité, et réfute l’idée selon laquelle le régime Assad aurait historiquement aidé les forces laïques en Syrie. Continue reading