Le peuple syrien, martyr des rivalités et ententes impérialistes

 

12339269_916795411738008_7244158041749286779_oLa réaction de l’état français à la suite des attentats terroristes du 13 novembre 2015 à Paris ne s’est pas fait attendre. Les avions de guerre français ont bombardé la ville de Raqqa, occupé par Daech, connu aussi sous le nom de l’Etat islamique (EI), dès le 15 novembre. Ces bombardements avaient conduit à la “coupure totale d’eau et d’électricité» à l’intérieur de la ville, selon Hamoud al-Musa, un membre de l’organisation « Raqqa qu’on égorge Silencieusement » actuellement dans le sud de la Turquie.[1]

Renforcement de l’intervention de la coalition en Syrie

La France a intensifié ses frappes depuis les attentats du 13 novembre et mobilise dorénavant 3 500 militaires, déployant en Méditerranée orientale son porte-avions Charles-de-Gaulle qui triple depuis le 23 novembre ses capacités d’action.

Avant le 15 novembre, les premières frappes en Syrie de l’aviation militaire française contre l’EI avaient eu lieu en septembre 2015, près de la ville de Deir Zor. Les autorités françaises avaient justifié ces bombardements en ciblant les “sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France”, en ajoutant “Nous agissons en légitime défense”.[2] Depuis le 27 septembre, quatre autres séries de frappes avaient eu lieu en Syrie dans le cadre de l’opération « Chammal » contre l’EI. Cette opération est en cours depuis 2014 dans le cadre de la coalition internationale menée par les États-Unis qui s’est constituée depuis septembre 2014 en Irak, à la demande de du gouvernement de Bagdad, et en Syrie où elle a jusqu’ici refusé toute collaboration avec le régime de Bachar Al-Assad. Rassemblant une soixantaine de pays dont le Royaume-Uni, la France, les voisins arabes de la Syrie et la Turquie, elle a exclu d’intervenir au sol mais envoyé des soldats former les troupes irakiennes et kurdes et des forces spéciales. Moins d’une douzaine de ses membres effectuent les raids aériens (quelque 8 300 depuis un an, assurés à plus de 80 % par les États-Unis).

La France a appelé les autres états occidentaux à la rejoindre dans sa « guerre contre l’EI ». La Grande Bretagne a rejoint la campagne après le vote du Parlement britannique en faveur de frappes aériennes en Syrie contre l’EI le 2 décembre. Les avions britanniques ont d’ailleurs conduit quelques heures après ce vote ses premières frappes aériennes en Syrie contre des installations pétrolières de l’EI.

C’était ensuite au tour du parlement allemand le Bundestag de voter en faveur du projet d’Angela Merkel le 4 décembre d’un déploiement d’au maximum de 1.200 soldats, ce qui en ferait la plus grosse mission de la Bundeswehr à l’étranger, et la participation de six avions Tornado à des missions de reconnaissance en Syrie et d’engager une frégate au côté du porte-avions français Charles-de-Gaulle.

Six pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Canada, Australie et Jordanie) interviennent aujourd’hui en Irak et en Syrie. Le Danemark et les Pays-Bas n’interviennent qu’en Irak. D’autres États (Turquie, Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis) à l’inverse n’effectuent des frappes qu’en Syrie. Les trois monarchies du Golfe sont moins actives depuis leur engagement en mars au Yémen pour soutenir les troupes du gouvernement de Hadi allié de l’Arabie Saoudite contre une opposition dominée par les réseaux militaires dirigées par l’ancien dictateur Abdullah Al-Saleh et la rébellion Houti, soutenue par l’Iran.[3] Washington, dont le porte-avions Harry Truman est attendu en Méditerranée, a 3 500 soldats en Irak auxquels vont s’ajouter des forces spéciales (environ 200 hommes en Irak et un renforcement non chiffré des 50 déjà déployés en Syrie).

Plus de collaboration avec la Russie de Poutine

En même temps la France a aussi appelé à davantage de collaborations avec l’Etat russe, qui avait déclaré après les opérations terroristes à Paris que les crimes du 13 novembre confirmaient la justesse de la politique russe en Syrie.

Le 26 novembre 2015, les gouvernements français et russes ont annoncé leur décision de “coordonner” leurs frappes en Syrie contre Daech et notamment pour viser le transport de produits pétroliers. La contrebande pétrolière représente l’une des principales sources de financement de Daech, qui en tire, selon des estimations, 1,5 million de dollars de revenus par jour. La France et la Russie étaient également d’accord pour intensifier leurs échanges d’informations et pour que les frappes ne visent pas ceux “qui luttent contre Daech”, en référence aux groupes de l’Armée Syrienne Libre (ASL) qui combattent le régime syrien et l’EI.

Pour rappel, selon le Centre de documentations des violations (VDC) en Syrie,[4] depuis le début des opérations militaires russes, le 30 septembre 2015, 80% à 90% des frappes russes n’ont pas visé des zones contrôlées par l’EI, tandis que plus de 520 civils ont été tués par l’aviation russe et environ 100000 ont dû quitter leurs régions du fait des bombardements russes, qui auraient également détruit une dizaine d’hôpitaux, usines à pains, des centres d’eaux potables, des marchés populaires, etc…

Moscou a ostensiblement visé davantage les djihadistes après les attentats de Paris mais continue de frapper des groupes de l’ASL et civiles. Par exemple le 28 novembre 2015, l’aviation militaire russe a bombardé dans la province d’Idlib un dispensaire de soins contenant une boulangerie qui produisait plus de 130000 kg de pain par mois et un centre d’eau potable qui fournissait environ 50000 personnes[5]. De nombreux quartiers populaires à Alep et dans la région Alep et Idlib ont été la cible des bombardements russes.[6]

Divergences et tensions impérialistes

Cette entente des Etats impérialistes pour lutter « contre le terrorisme » de l’EI n’a néanmoins pas réduit les rivalités et désaccords entre les différents acteurs impérialistes régionaux et internationaux.

La destruction d’un bombardier russe le 24 novembre par l’aviation turque à la frontière syrienne témoigne de ses tensions. La Russie a répondu en intensifiant ses bombardements le long de la frontière turque et dans d’autres zones entre Alep et Idlib. L’aviation militaire russe concentre notamment ses bombardements sur les passages Azaz et Bab al-Salama sur la frontière syrienne et turque pour empêcher le passage de camions et autres. L’objectif étant principalement d’empêcher toute présence de l’opposition dans cette région. Mais si la campagne de bombardement se poursuit avec la même intensité, il pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les populations civiles dans cette zone frontalière, qui comprend plusieurs millions de déplacés internes. Ces populations dépendent en grande partie du commerce transfrontalier et de l’aide humanitaire acheminé à travers ces points de passages. Il y a un an, la région d’Alep seul contenait près de 1,8 millions de civils déplacés internes et plus de 1,2 millions de personnes dans la région d’Alep-Idlib. Ces populations recevaient encore une aide alimentaire en Octobre avant l’intensification des bombardements russes dans cette région et surtout sur les points de passages.

Moscou a imposé une série de sanctions économiques contre Ankara, dont le gel de projets d’investissements et l’interdiction d’importation de produits agricoles. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie allait commencer à chercher des alternatives à l’énergie russe, promettant que son pays “n’effondrera pas” sous les sanctions russes. La Turquie importe de la Russie 55 pour cent de son gaz naturel et 30 pour cent de son pétrole. “Il est possible de trouver différents fournisseurs,” a déclaré M. Erdogan, faisant référence au Qatar et en Azerbaïdjan.[7] Début Décembre, à la suite d’une visite à l’émirat du Qatar, le président Erdogan annonçait avoir signé avec le Qatar un accord pour la livraison de gaz de pétrole liquéfié, en plus de l’installation d’une base militaire turque au Qatar.[8] Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a néanmoins lancé un appel au dialogue avec la Russie, afin de dissiper les tensions.[9]

En même temps, il y a des combats dans la région du Nord Ouest de la Syrie entre une coalition appelée l’Armée de la Conquête (Jaysh al-Fatah), composé de forces islamiques réactionnaires et quelques petits groupes de l’ASL, mais dominée par Jabhat Al Nusra et Ahrar Sham, qui disposent du soutien de la Turquie et du Qatar, face aux forces nouvellement constitués au sein des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominés par les YPG (bras armé du PYD, branche syrienne du PKK), les autres groupes jouant un rôle d’auxiliaires, composés de groupes kurdes, syriaques et de l’ASL (comme l’armée des révolutionnaires « Jaysh al-thuwar »), soutenus par les Etats Unis, pour combattre “Daech, ses organisations soeurs et le régime criminel Baathiste” (dans son appel http://syriadirect.org/news/15-opposition-groups-in-idlib-aleppo-join-sdf-forces/). Le FDS a été créé en octobre de cette année, et pour fournir une couverture juridique et politique pour un soutien militaire américain au PKK en Syrie.[10]

Les combats entre ces deux groupes, dont les deux côtés s’accusent d’avoir déclenché les hostilités, se sont concentrés dans la région entre Idlib et Alep, sur le point de passage stratégique de Azaz, qui contrôle l’accès à la ville d’Alep de la frontière avec la Turquie voisine.[11] Dans le cadre de ces combats, les troupes des FDS auraient bénéficié des frappes aériennes russes (ce n’est pas encore confirmé si cela était intentionnel ou pas), qui n’ont pas ciblant des forces du PYD, dont le combat contre l’État islamique a été salué par le président Poutine.[12]

Les Etats Unis ont décidé depuis cet été de soutenir le PKK syrien, le PYD, après son échec de former des bataillions de l’ASL uniquement prêt à combattre l’EI, car il le considère comme l’acteur le plus apte à combattre l’EI. Les Etats Unis espèrent que d’autres groupes de l’ASL rejoindront le FDS, mais les politiques du PYD, notamment de non conflit avec le régime Assad, soutien à l’intervention russe en Syrie, et des exactions commises aussi dans certaines régions contre des civils arabes,[13] empêchent un lien de confiance de s’établir.[14]

De l’autre côté l’Etat Turc ne veut pas voir l’influence du PKK en Syrie s’étendre tout le long de la frontière avec la Turquie et dès lors soutien la coalition de l’Armée de la Conquête, dominé par Jabhat Al Nusra et Ahrar Sham. Ces deux derniers groupes, mais surtout Jabhat Al Nusra, ont depuis l’année 2013, lancés de nombreuses attaques contre les forces du PYD et commis des exactions contre des civils kurdes. [15] C’est sans oublier les membres de l’opposition de la coalition syrienne qui sont alliés avec le gouvernement turc et les monarchies du golfe et a à plusieurs reprises montré son chauvinisme arabe pas différent du régime d’Assad. L’actuel président de la coalition syrienne Khaled Khouja a même déclaré que la victoire de l’AKP aux élections législatives de novembre étaient une lueur d’espoir pour les peuples arabes,[16] malgré les violations des droits démocratiques, répression tout azimut sur divers secteurs de l’opposition et surtout contre les populations kurdes de ce parti au pouvoir.

Les Etats-Unis et la Turquie discutent depuis des mois pour collaborer contre les forces de l’EII présentes dans cette région, mais il n’y a eu aucune avancée.

Nous constatons à nouveau les rivalités entre les différentes puissances impérialistes et sub impérialistes, qui en l’occurrence sont soi disant considérés comme « les amis du peuple syrien », alimentent aussi les rivalités déjà présentes sur le terrain, et malheureusement notamment entre populations arabes et kurdes. Il est absolument nécessaire de recréer une solidarité par en bas des populations qui dépassent les clivages ethniques entre Arabes et Kurdes comme on a pu le voir au début du soulèvement populaire en 2011 et après, ou plus récemment en septembre 2015 dans le quartier d’Alep de Sheikh Maqsoud lors d’une manifestation d’unité entre Arabes, Kurdes Turkmènes et Assyriens contre le régime Assad et Daech et chantant le slogan fameux “le peuple syrien est un et uni”.[17]

Toujours le même objectif : mettre fin au processus révolutionnaire

En dépit de leurs rivalités, les interventions impérialistes partagent un même objectif: liquider le mouvement révolutionnaire initié en mars 2011, stabiliser le régime de Damas en maintenant à sa tête son dictateur (pour un court et moyen terme en tout cas), et tenter de vaincre militairement l’EI.

L’évolution des évènements a en effet profité au régime Assad et ses alliés la Russie et l’Iran. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a d’ailleurs déclaré le 5 décembre 2015 qu’il n’envisageait plus un départ du président syrien Bachar Al-Assad avant une transition politique en Syrie, en ajoutant que « la lutte contre Daech est décisive, mais ne sera totalement efficace que si l’ensemble des forces syriennes et régionales s’unissent ». John Kerry, ministre des affaires étrangères des Etats Unis, a déclaré qu’on pourrait imaginer une collaboration entre l’armée du régime Assad et les forces militaires de l’opposition de l’ASL collaboré contre des organisations extrémistes comme Daech sans départ d’Assad.

De plus, la Russie a également intensifiés son intervention sur le terrain en livrant des chars T-90 au régime syrien pour soutenir la progression des troupes d’Assad au sud d’Alep.[18]

Le président russe Vladimir Poutine et le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Khamenei, les deux grands alliés du régime syrien, ont d’ailleurs affiché le 23 novembre 2015 à Téhéran leur entente parfaite pour rejeter toutes « tentatives extérieures de dicter » son avenir à la Syrie. Pour sa première visite en Iran depuis huit ans, Vladimir Poutine s’est rendu dès son arrivée à la résidence du guide suprême Khamenei. La Russie et l’Iran ont resserré leurs liens ces dernières années avec une importante coopération économique et militaire, comme en témoigne le récent contrat sur la livraison, d’ici à la fin de l’année par la Russie à l’Iran, de systèmes de missiles de défense antiaérienne S-300. Avant sa venue à Téhéran, Poutine a également levé l’interdiction de vente et de livraison de matériel technologique lié au nucléaire, conformément à l’accord nucléaire de juillet entre l’Iran et les grandes puissances, dont la Russie. Moscou peut désormais vendre et livrer à l’Iran du matériel et des équipements visant à « moderniser » le site nucléaire iranien de Fordo ainsi que pour le réacteur nucléaire d’Arak, selon un oukase présidentiel publié, par le Kremlin. Moscou autorise également « l’exportation depuis l’Iran d’uranium enrichi, d’un volume supérieur à 300 kg, contre le transfert vers l’Iran d’uranium naturel ».

Les états occidentaux de leurs côtés se sont rapprochés de la Russie et ne condamnent que rhétoriquement certains de ses bombardements, tout en ne s’y opposant pas réellement. En même temps la Russie et Israel ont annoncé leur intention de développer et approfondir leur collaboration militaire.[19]

Car comme on l’a vu auparavant l’aviation militaire russe continue à bombarder des quartiers populaires et infrastructures civiles en Syrie tandis la coalition internationale n’a pas attendu très longtemps pour commettre sa première bavure le 7 décembre 2015 avec la multiplication des raids depuis le 13 novembre. Au moins 26 civils, dont 7 enfants, ont été tués dans un village du nord-est de la Syrie, al-Khan, dont la périphérie est contrôlée par les djihadistes de l’EI, après des frappes par la coalition conduite par les États-Unis, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.

En même temps l’Arabie Saoudite continue de vouloir dominer l’opposition syrienne en organisant la « conférence pour l’unification de l’opposition » de Ryad, qui réunit différentes forces de l’opposition syrienne civiles et militaires (des groupes de l’ASL mais aussi Ahrar Sham[20] et l’Armée de l’Islam[21] coupable d’exactions contre des forces démocratiques et activistes pro révolution et ont un programme politique réactionnaire demandant notamment l’établissement d’un Etat Islamique) entre le 8 et 10 décembre pour établir un document conjoint et préparer les négociations avec le régime Assad pour une transition politiques, et en donnant à la coalition syrienne, alliée à la Turquie et aux monarchies du Golfe, environ 40 (dont plusieurs sous le label indépendants, mais membre de la coalition) invitées sur les 103, constituant la plus force la plus représentée.[22] Les autres invités sont les forces d’opposition armés représentés par 19 figures et 63 personnalités de différents courants de l’opposition, notamment la Commission Nationale de Coordination, des personnalités de la Conférence du Caire, le courant de « la construction de l’Etat » de Louay Hussein, des personnalités indépendantes, des hommes d’affaires et des hommes de religion, dont Oussama al-Rifa’i du conseil islamique syrien et personnalité proche de la bourgeoisie conservatrice sunnite de Damas avant son départ en 2011. [23]

Le PYD n’a pas été invité en raison de l’opposition de la Turquie et a organisé en contre partie une réunion avec d’autres petits groupes d’oppositions arabes, kurdes et assyriens dans la ville de al-Malikiyah (Nord-Est), proche de Hassake, pour affirmer qu’ils « méritaient » plus que d’autres de participer à l’élaboration d’un scénario de transition politique dans le pays ravagé par la guerre.

Daech et Jabhat Al-Nusra n’ont pas été invitées.

Conclusion

Les aspirations et résistances populaires du peuple syrien en luttes sur le terrain sont complètement ignorées et combattues. Par exemple dans la petite ville de Burkmal, à l’est de la ville de Deir Zor, occupé par l’EI, le actes de résistances populaires des habitant-es n’ont cessé d’augmenter ces dernières semaines contre les membres de Daech, notamment avec des manifestations et en affichant au-dessus d’une école le drapeau de la révolution syrienne, honni par les djihadistes, tandis qu’en même temps un commando armé, lié a des groupes de la révolution, a assassiné quatre des combattants du groupe de l’EI dans la ville.[24] Dans la ville de Minbej, dans la campagne d’Alep, et ses environs, plusieurs manifestations ont eu lieu contre la répression de l’EI des populations locales, notamment des peines de morts pour « apostasie ». Des membres de l’EI, dont un juge des tribunaux religieux instaurés par l’EI, ont été assassiné à plusieurs reprises aussi.[25] Dans la ville de Raqqa et la province de Deir Zor, un commando de l’ASL, nommé Linceul blanc, mène des attaques de guérilla limitées sur les unités militaires de l’EI.[26]

Comme le disait un activiste de la ville de Raqqa après les attentats du 13 novembre, la ville est « devenue une étape dans la vengeance internationale “.[27] Il ajoutait “si un avion explose au-dessus de l’Egypte, Raqqa est bombardée. si un avion jordanien est abbatu, Raqqa est bombardée; après les attentats à Paris, Raqqa est bombardé. ” Un autre activiste de la ville de Raqqa aussi exprimait sa frustration après les premiers bombardements britanniques en affirmant sur tweeter son opposition à ces derniers sur la ville de Raqqa. Il ajoutait aussi que cela ne changera à rien à la situation sur le terrain et qu’au contraire les puissances occidentales oubliaient qu’il y avaient encore environ 500 000 civils innocents à l’intérieur de la ville.”[28] Un porte-parole du groupe de l’ASL, le Front Sud, a également déclaré à la BBC que la Grande-Bretagne se concentrait sur le mauvais ennemi : “Le régime d’Assad est le cancer et l’EI est son résultat. Donc, sans enlever Assad du pouvoir … cela (les bombardements) ne fera pas une grande différence. Daech et Assad sont les deux faces d’une même pièce”.[29]

Il faut une solidarité internationaliste qui passe par bien sûr le rejet et la dénonciation de toutes les interventions impérialistes et autres contre le soulèvement populaire syrien et ses objectifs (démocratie, justice social, égalité et non au confessionnalisme) et qui n’amènent que mort et destruction, mais affirmer et apporter aussi notre soutien aux peuples en luttes contre les différentes formes de la contre révolution,  pour leur libération et émancipation.

Joseph Daher

9 Décembre 2015

[1] http://syriadirect.org/news/‘raqqa-city-has-become-a-stage-for-international-revenge’/

[2] http://www.huffingtonpost.fr/2015/09/27/france-frappes-syrie-aviation-francaise_n_8202194.html

[3] https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/04/07/yemen-et-les-interventions-imperialistes-reactionnaires/

[4] http://www.vdc-sy.info/index.php/en/reports/1447972413#.VlLxZiTA1sv

[5] http://syriadirect.org/news/50000-people-without-access-to-drinking-water-after-reported-russian-airstrike-hits-well/

[6] https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/12/03/rami-jarrahs-report-from-aleppo-the-fight-against-terror-or-not/ ; https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/11/29/massacre-by-russian-airstrikes-in-rural-idlib/

[7]https://en.zamanalwsl.net/news/12879.html?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=twitter&utm_source=socialnetwork

[8] http://m.gulfnews.com/news/mena/turkey-to-establish-military-base-in-qatar-1.1630691

[9] http://www.24heures.ch/monde/europe/turquie-trouver-fournisseurs-russie/story/25907093

[10] http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=62158

[11]pour plus d’infos voir http://syriadirect.org/news/accusations-recriminations-and-bloodshed-in-north-aleppo-arena-as-kurds-fear-for-afrin/

[12] http://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-turkey-battle-idUSKBN0TP0I220151206#GgQFrvmU7KmYAEqE.97

[13] http://www.al-monitor.com/pulse/files/live//sites/almonitor/files/documents/2015/AI.WeHadNowhereElseToGo.PDF

[14] voir plus ici https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/01/09/le-pkk-et-la-question-de-lauto-determination-du-peuple-kurde/

[15] https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/07/25/جبهة-النصرة-تفرض-على-نازحين-جبل-الأكرا/

[16] http://rassd.com/163324.htm

[17] https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/25/kurds%E2%80%AC-%E2%80%AA%E2%80%8Earabs%E2%80%AC-%E2%80%AA%E2%80%8Eassyrians%E2%80%AC-%E2%80%AAturkmen%E2%80%AC-march-against-isis-and-assad-crimes-in-neighbourhood-sheikh-maqsoud-%E2%80%AAale/

[18] http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/russia/12034237/Russia-sends-its-most-advanced-tanks-to-Syria-frontline.html

[19] http://www.i24news.tv/en/news/israel/diplomacy-defense/94103-151130-netanyahu-and-putin-agree-to-expand-and-deepen-military-coordination

[20] voir https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/09/21/جبهة-النصرة-وأحرار-الشام-يصادرون-عدة-م/

[21] voir sur le site seulement cette année https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/08/14/مظاهرة-حاشدة-في-سقبا-المحاصرة-و-مظاهرة/; https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/08/05/مظاهرات-بالغوطة-ي-مدينة-سقبا-تحت-شعار/; https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/08/05/شام-ريف-دمشق-حرستا-مظاهرات-تندد-بالمما/; https://syriafreedomforever.wordpress.com/2015/06/28/مسرابا-ريف-دمشق-مظاهرة-نسائية-طالبت-ب/ et kidnapping de 4 figures de la révolution https://douma4.wordpress.com/2nd-anniversary-douma4/

[22] http://www.alaraby.co.uk/politics/2015/12/6/مؤتمر-الرياض-السوري-غدا-تخاذل-الغرب-يعزز-الأمل-بنجاحه

[23] http://www.orient-news.net/ar/news_show/96530/مناع-منسحبا-المؤتمر-يضم-فصائل-إرهابيةغليون-يحدد-مكان-صالح-مسلم http://carnegieendowment.org/syriaincrisis/?fa=62239

[24] http://syriadirect.org/news/al-bukamel-residents-‘refuse-to-be-subjugated’-to-the-islamic-state/

[25] http://www.middleeasteye.net/news/rare-protests-against-rule-northern-syria-after-revenge-attack-judge-1757778221#sthash.vfI5xg3E.dpuf

[26] http://www.alaraby.co.uk/english/features/2015/11/20/syrian-rebels-and-their-clandestine-war-against-is#sthash.bXw8C6SH.dpuf

[27] http://syriadirect.org/news/‘raqqa-city-has-become-a-stage-for-international-revenge’/

[28] http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-air-strikes-rebels-and-damascus-condemn-raf-bombing-raids-on-isis-a6759551.html

[29] http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/syria-air-strikes-rebels-and-damascus-condemn-raf-bombing-raids-on-isis-a6759551.html

 

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